Le peuplement est l'ensemble des populations des espèces appartenant souvent à un même groupe taxonomique, qui présentent une écologie semblable et occupent le même habitat. En forêt, le peuplement d’arbres représente l’ensemble des arbres toutes espèces confondues.
Dans la pratique, l’étude d’un peuplement d’arbres impose de définir une surface bornée qui matérialise une fraction de la forêt. La méthode la plus couramment employée pour étudier ces peuplements consiste à faire un inventaire forestier par échantillonnage systématique, c’est-à-dire de délimiter dans la forêt une parcelle dans laquelle tous les arbres sont mesurés.
L’étude des peuplements forestiers a pour objectif de comprendre les relations et les associations entre les différents individus au sein d’une même population ou entre différentes populations. En outre, l’étude des peuplements offre l’opportunité de comparer des échantillons de forêt provenant de milieux différents et d’évaluer ainsi leur différence au regard des conditions de l’environnement. En Nouvelle-Calédonie, nous utilisons des inventaires dont la taille, la forme et la disposition sont adaptées aux besoins de chaque étude. Néanmoins tous ces inventaires sont compilés dans le réseau NC-PIPPN (New Caledonian Plant Inventories and Permanent Plot Network), initié par l’IRD en 2005, et les données sont partagées au sein de réseaux internationaux tels que The Global Forest Biodiversity Initiative et The sPlot database.
À ce jour, le réseau NC-PIPPN cumule près de 45 ha de forêts inventoriées, entre 10 et 1 300 m d’altitude, dans un intervalle de pluviométrie compris entre 1 et 4,5 m de pluie par an. Il contient plus de 70 000 individus appartenant à 98 familles, 279 genres et 998 espèces distinctes.
Chaque inventaire contient une liste exhaustive d’individus-arbres comptabilisés sur une portion de forêt, en considérant deux variables :
Actuellement, il regroupe 509 différents types de dispositifs, ou parcelles :
Dans chacune des parcelles d’inventaire, tous les arbres sont numérotés selon une série unique, leur diamètre (DBH) est relevé et leur nom scientifique est identifié par les botanistes, soit directement sur le terrain soit en comparaison avec les échantillons stockés dans l’herbier de Nouméa (NOU). Le taux d’identification moyen du réseau NC-PIPPN est de 95% au rang spécifique ou inférieur.
Les informations relevées dans ces dispositifs varient en fonction des objectifs de chaque étude. Sur les parcelles de 1 ha, chaque arbre est positionné en X, Y par rapport au coin de la parcelle et sa position verticale est définie de manière qualitative selon 4 classes (sous-bois, sous-canopée, canopée et émergent). Par ailleurs la hauteur d’un arbre est mesurée dans chaque sous-carré de 100 m² (e.g. 100 hauteurs d’arbre par parcelle) à l’aide d’un laser. Depuis 2014 des traits fonctionnels supplémentaires sont relevés sur un échantillon représentatif d’individus-arbres : densité de bois (WD), surface foliaire (LA), surface foliaire spécifique (SLA), matière sèche foliaire et épaisseur de la feuille (LDMC).
La mise en place d’une parcelle de 1 ha représente un effort important sur le terrain, il faut compter environ 7 jours de travail pour 5-7 personnes.
Le réseau de parcelle NC-PIPPN a permis d’obtenir de nombreuses informations sur les peuplements forestiers de la province Nord :